"Debout sur ma tête"
Mon amour en devenir
a choisi le pire
ce qui me faisait rire
ce qui me faisait jouir
ce qui me fait souffrir
ce qui me fait mourir
Qu'est-ce que tu dirais
si j'étais debout sur ma tête
Comme un roi fatigué
d'avoir toujours marché
L'eau qui coule sur mes doigts
comme une fleur carnivore
une fleur qui avale tout
qui avale tous les royaumes
même les plus beaux royaumes
même les plus grands royaumes
Qu'est-ce que tu dirais
si j'étais debout sur ma tête
Comme un roi fatigué
d'avoir toujours marché
Vous qui m'avez tout volé
volez tout mon royaume
allez-y gardez tout
et faites-en un arbre
sur qui on éjacule
des crachats de regrets
Qu'est-ce que tu dirais
si j'étais debout sur ma tête
Crachant sur les passants
qui ne comprennent pas
qui ne comprennent pas
que je suis fatigué
fatigué de marcher
fatigué de souffler
pour chauffer mon royaume
mon bien trop beau royaume
mon bien trop grand royaume
"Tel un Seul Homme"
Et si je vous disais que même au milieu d’une foule
Chacun, par sa solitude, a le cœur qui s’écroule
Que même inondé par les regards de ceux qui nous aiment
On ne récolte pas toujours les rêves que l’on sème
Déjà quand la vie vient pour habiter
Ces corps aussi petits qu’inanimés
Elle est là telle une déesse gardienne
Attroupant les solitudes par centaines…
Cette mère marie, mère chimère de patrie
Celle qui viendra nous arracher la vie
Celle qui, comme l’enfant, nous tend la main
Pour mieux tordre le cou du destin
Et on pleure, oui on pleure la destinée de l’homme
Sachant combien, même géants, tout petits nous sommes
La main de l’autre emmêlée dans la nôtre
Le bleu du ciel plus bleu que celui des autres
On sait que même le plus fidèle des apôtres
Finira par mourir un jour ou l’autre
Et même amitié pour toujours trouver
Et même après une ou plusieurs portées
Elle est là qui accourt pour nous rappeler
Que si les hommes s’unissent
C’est pour mieux se séparer
Cette mère marie, mère chimère de patrie
Celle qui viendra nous arracher la vie
Celle qui, comme l’enfant, nous tend la main
Pour mieux tordre le cou du destin
Et on pleure, oui on pleure la destinée de l’homme
Sachant combien, même géants, tout petits nous sommes
Car, tel seul un homme, nous avançons
Vers la même lumière, vers la même frontière
Toujours elle viendra nous arracher la vie
Comme si chaque bonheur devait être puni
Et on pleure, oui on pleure la destinée de l’homme
Sachant combien, même géants, tout petits nous sommes